PROGRAMME > Conférencières et conférenciers pléniers

 

Maîtresse de Conférences, en Linguistique et didactiques de langues
Université de Toulouse
Membre du laboratoire CLLE-ERSS
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Chantal Dompmartin enseigne au Département d’Études du Français Langue Étrangère et à l’INSPÉ, à l’Université Toulouse Jean Jaurès. Ses recherches portent sur l’appropriation du FLE par des sujets plurilingues, en particulier à travers des démarches d’écriture et de lecture en atelier, dont elle observe les effets à partir de recueils de données ethnographiques.

Ateliers d'écriture pluri- ? Regard sur la pousse de pratiques dans le champ de la didactique du plurilinguisme

Ma pratique d’atelier d’écriture avec des étudiants de FLE à l’université a poussé dans le champ épistémologique de la didactique du plurilinguisme, lequel est irrigué de sociolinguistique et de socioconstructivisme. On y table sur la possibilité pour les individus de puiser dans l’ensemble de leurs ressources expérientielles et habiletés linguistiques déjà-là pour s’approprier langue et savoir-faire langagiers nouveaux. Il s’agit de subvertir l’habitus d’enseignement ancré dans le singulier d’une langue à acquérir, pour jardiner autrement le répertoire. C’est l’expérience du déplacement linguistique, géographique et identitaire de chacun que je les invite à (re)mettre en mots et en circulation pour franchir des étapes de sécurisation linguistique (Dompmartin-Normand, 2018), étayer leur construction comme scripteurs capables d’imagination et de style (Dompmartin-Normand, 2019a), favoriser leur ancrage et leur empouvoirement dans leur nouveau lieu de vie (Dompmartin-Normand, 2019b).

Cette conférence sera l’occasion de resillonner le terrain de mes ateliers, en quête des pépites, mais aussi des ornières et des questions ravivées, en les mettant en lien et en dialogue avec des travaux sur d’autres terrains, qui ont des intentions didactiques et des modus operandi convergents et différents à la fois (Mathis, 2016 ; Mouginot, 2020 ; Vorger, 2021). Je tenterai aussi de situer les ateliers d’écriture pluri- dans l’ensemble des approches créatives, artistiques ou sensibles qui fleurissent actuellement dans le champ de la didactique des langues (Dompmartin & Thamin, 2018).

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Lise GAUVIN 

Professeure émérite, Faculté des arts et des sciences,
Département des littératures de langue française
Université de Montréal
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Écrivaine et musicienne, professeure émérite de l’Université de Montréal, longtemps critique littéraire au quotidien Le Devoir, Lise Gauvin a publié plus d’une vingtaine de livres, dont Lettres d’une autre et La fabrique de la langue. De François Rabelais à Réjean Ducharme. Le Prix du Québec Georges-Émile-Lapalme 2018 ainsi que, en 2020, la Grande Médaille de la Francophonie de l’Académie française lui ont été attribués pour l’ensemble de son œuvre. Elle  a fait paraître en 2019  L’effacement, livre d’artiste et,  à l’automne 2022, un roman sous le titre Et toi, comment vas-tu? (Éditions des femmes, Paris).
 
Penser la langue : visite d'ateliers 
 
Les écrivains dits francophones – ceux qui écrivent hors de la France hexagonale – ont en commun le fait de se situer « à la croisée des langues », dans un contexte de relations conflictuelles – ou à tout le moins concurrentielles – entre le français et d’autres langues de proximité. Ce qui engendre chez eux une surconscience linguistique qui fait de la langue un lieu de réflexion privilégié, un espace de fiction voire de friction. Ces écrivains ont aussi en commun le fait de s’adresser à divers publics, séparés par des acquis culturels et langagiers différents, ce qui les conduit à proposer des stratégies aptes à rendre compte de leur communauté tout en leur permettant d’atteindre un plus vaste lectorat. Cette situation d’inconfort dans la langue oblige les romanciers à penser la langue et à associer le lecteur à leur travail d’atelier. Comment en arriver à pratiquer une véritable « esthétique du divers » sans tomber dans le marquage régionaliste ou exotisant? Quelles formes d’interactions entre les langues ou quelles modulations du plurilinguisme, ce « système de langues » que Bakhtine définit comme inséparable de l’art du roman, retrouve-t-on dans leurs œuvres? Diverses « stratégies de détour » sont ainsi mises en place, doublées d’une dimension autoréflexive dont l’enjeu est de proposer de nouvelles poétiques romanesques. C’est ce parcours et cette recherche que j’examinerai à travers quelques exemples tirés de l’œuvre de Patrick Chamoiseau (Martinique), France Daigle (Acadie), Jacques Poulin (Québec).
 
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Alexis NOUSS

Professeur, U.R. 4235 -CIELAM - Aix MArseille Université

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Au seuil des langues
 
Comme au seuil du paradis ou de l'enfer. Parler (écrire, traduire) n'est pas pénétrer mais demeurer au seuil. Ce qui brouille l'opposition entre dedans et dehors, proche et lointain, toi et moi, passé et présent. L'homme de la campagne de Kafka meurt devant la porte de la loi et y trouve le sens de sa vie. « Franchir le seuil. /Ô premier deuil ». Par cette rime, Jabès illustre la difficulté d’écrire et ce que l’acte implique de renoncement. Mais aussi de gloire, celle de Bartleby, « I would prefer not to ». La position du scribe ouvre à toutes les possibilités puisqu’il n’en refuse aucune. Une telle liberté est-elle soutenable ?
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